Découvrez les biens français inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en 2021

Quatre nouveaux biens français ont rejoint la Liste du patrimoine mondial cette année à l’occasion de la 44e session du Comité du patrimoine mondial, qui s’est tenu à Fuzhou (Chine) et en ligne du 16 au 31 juillet.

La France compte désormais 49 biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial. En raison de la crise sanitaire et du report de la session 2020 du Comité, deux candidatures ont été portées par la France cette année, contre une autorisée habituellement : le phare de Cordouan ainsi que la ville de Nice. La France était également concernée par la proposition d’inscription transfrontalière portée par la République Tchèque (les grandes villes d’eau d’Europe) à travers la ville de Vichy et par la proposition d’extension du bien des Forêts primaires et anciennes de hêtres des Carpates et d’autres régions d’Europe.

Toutes ces propositions ayant été validées par le Comité du patrimoine mondial, nous vous laissons découvrir les nouveaux biens français inscrits sur la Liste du patrimoine mondial.

Le phare de Cordouan

Inscrit en tant que bien culturel au titre des critères (i) et (iv), le phare de Cordouan incarne le génie créateur des hommes et les grandes phases de l’histoire des phares.

Construit avec des blocs de calcaire blanc entre la fin du XVIe siècle et le début du XVIIe siècle, il fut conçu par l’ingénieur Louis de Foix et remanié par l’ingénieur Teulère à la fin du XVIIIe siècle. Chef-d’œuvre de la signalisation maritime, la tour monumentale de Cordouan est décorée de pilastres, de colonnes, de modillons et de gargouilles. Il représente les grandes phases de l’histoire architecturale et technologique des phares et fut construit avec l’ambition de perpétuer la tradition des phares célèbres de l’Antiquité, témoignant de l’art de la construction des phares pendant une période de développement de la navigation, quand les phares avaient un rôle important en tant que marqueurs territoriaux et dispositifs de sécurité. Enfin, son exhaussement à la fin du XVIIIe siècle et les modifications apportées à sa lanterne témoignent des avancées scientifiques et technologiques de l’époque.

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Nice, la ville de la villégiature d’hiver de Riviera

Inscrite comme bien culturel au titre du critère (ii), la ville de Nice constitue le modèle de référence de la ville de riviera.

La ville méditerranéenne de Nice témoigne de l’évolution de la station climatique hivernale influencée par la douceur du climat et sa situation au bord de la mer, au pied des Alpes. À partir du milieu du XVIIIe siècle, Nice attira de plus en plus de familles aristocratiques et de la haute société, principalement britanniques, qui prirent l’habitude d’y passer leurs hivers. En 1832, Nice, qui faisait alors partie du royaume de Savoie, adopta un plan régulateur d’urbanisme visant à rendre la ville attrayante pour les étrangers. Peu après, le Camin dei Inglesi, un modeste chemin de deux mètres de large longeant le bord de mer, fut transformé en une prestigieuse promenade, la Promenade des Anglais, après que la ville fut cédée à la France en 1860. Au cours du siècle suivant, un nombre croissant d’hivernants venus d’autres pays, notamment de Russie, ont afflué dans la ville, menant ainsi aux phases successives d’aménagement de nouveaux quartiers à côté de la vieille ville médiévale. Les influences culturelles diverses des hivernants et le désir de tirer le meilleur parti des conditions climatiques et des paysages de l’endroit ont façonné l’urbanisme et les styles architecturaux éclectiques de ces quartiers, contribuant à la renommée de la ville en tant que station d’hiver cosmopolite.

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Les grandes villes d’eau d’Europe

Bien culturel en série et transfrontalier dont la candidature a été portée par la République Tchèque, les grandes villes d’eau d’Europe ont été inscrites au titre des critères (ii) et (iii). Le bien comporte 11 villes thermales européennes réparties dans 7 pays : l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, la France, l’Italie, le Royaume-Uni et la République Tchèque. La ville de Vichy est la composante française de ce bien.

 

Longtemps consacrées aux soins médicaux à l’aide d’eaux minérales et thermales, ces villes témoignent de caractéristiques communes et d’ensembles architecturaux représentatifs de cette activité thermale ainsi que de l’échange d’idées et d’influences dans le cadre du développement de la médecine, des sciences et de la balnéothérapie.

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Forêts primaires et anciennes de Hêtres des Carpates et d’autres régions d’Europe

La hêtraie de la Réserve Naturelle Nationale de la Forêt de la Massane (Pyrénées-Orientales) ainsi que les réserves du Grand-Ventron (massif des Vosges) et du Chapitre (Hautes-Alpes), ont rejoint le patrimoine mondial de l’UNESCO dans le cadre de l’extension du périmètre des « Forêts primaires et anciennes de Hêtres des Carpates et d’autres régions d’Europe ».

Ce bien transnational naturel inscrit au titre du critère (ix) s’étend désormais sur 19 pays : Albanie, Allemagne, Autriche, Belgique, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Croatie, Espagne, France, Italie, Ancienne République Yougoslave de Macédoine, Montenegro, Pologne, Roumanie, Serbie, Slovaquie, Slovénie, Suisse, Ukraine.

Depuis la fin de la dernière période glaciaire, le hêtre d’Europe s’est répandu à partir de quelques refuges isolés dans les Alpes, les Carpates, les Dinarides, la Méditerranée et les Pyrénées, en l’espace de quelques milliers d’années, un processus qui se poursuit encore aujourd’hui. Le succès de la progression du hêtre s’explique par son adaptabilité et sa tolérance à différentes conditions climatiques, géographiques et physiques.

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Crédits photo : Reflet du Monde – SMIDDEST / Ville de Nice / Christian Parisey, Région Auvergne-Rhône-Alpes /  Laurent Domergue